RENCONTRE AVEC LA PERSONNE AGEE VALIDE OU DESORIENTEE EN EHPAD

«  L’art ne rend pas le visible, il rend l’invisible  » P Klee

L’art-thérapie propose un espace dont la qualité essentielle est la neutralité et la confidentialité dans un huit clos. C’est en toute confiance que le sujet en souffrance psychique sera invité, dans cet espace de création, à reprendre sa parole en main qui est un tout autre moyen d’expression ne faisant pas essentiellement appel au langage parlé.

En effet, à un moment où la personne âgée valide ou désorientée est souvent tributaire d’un sentiment d’inutilité, d’impuissance, de faiblesse, de mise en marge, l’art-thérapeute en gérontologie est comme une lucarne sur la vie active depuis l’enclos institutionnel.

Cette lucarne peut devenir une fenêtre, puis, une porte-fenêtre sur le monde extérieur où le temps, dans l’idéal, prend le sens d’une réconciliation avec soi-même, ici et maintenant.

Ces ateliers représentent un espace intermédiaire dans lequel la personne âgée démente explore  «  une zone de sensibilité  » encore inexploitée. Cette zone, pendant l’acte de création, s’élargit, s’émancipe jusqu’à sa diffusion complète sur la feuille blanche. Ces ateliers qui offrent un cadre contenant favorisent le maintien psychique du dément, car l’activité créatrice permet d’évoquer, d’imaginer et schématiser des sensations et des images mentales éparses et diffuses. Un sentiment de continuité d’être en relation à l’autre se raffermit.

On remarque souvent que l’angoisse du départ s’estompe pour laisser la place à un être complètement détendu  et heureux d’avoir su faire.

COMMENT  ?

–    Les groupes ne doivent pas excéder 4 à 5 personnes.
–    Un entretien préalable avec la personne est nécessaire.
–    Mettre la personne en confiance.
–    Séances le même jour et à la même heure, une fois par semaine (repère spatio-temporel).
–    Sans jugement et en toute confidentialité.

Mon expérience me montre ô combien il est important de créer ce lien, ce lien social.
Les échanges dans le groupe sont porteurs, et riches.
Les visages se transforment en fin de séance, en étant beaucoup plus souriants, détendus.
La moindre petite trace a tout son sens. Elle fait souvent écho à l’autre.

Se retrouver dans une certaine intimité offre à ces personnes un espace qu’ils s’approprient au fur et à mesure. Là, ils se reconnaissent. Chacun se reconnecte avec son être grâce à ce travail créatif qui fait corps.

Possibilité d’organiser des groupes de travail pour les aidants qui accompagnent leurs proches dans le cadre de la maladie d’Alzheimer ou apparentée. Cet espace leur permettra de se retrouver et de dépasser leur mal-être.

Souvent je peux entendre des petites phrases comme  :